Les (mauvais) arguments dans un débat n°8 : renverser la charge de la preuve
Après sept articles, voici une ultime forme de sophismes (et pourtant la liste est loin d’être exhaustive) pour défendre des thèses sans bases scientifiques solides :
Les patients demandent des médicaments aux médecins qui les distribuent comme des friandises au profit de l'industrie pharmaceutique qui avant de nous soigner soigne son portefeuille en corrompant les politiciens. Tout cela se fait en France sur le dos de la protection sociale (salariés et employeurs). Si quelqu'un peut me prouver que je me trompe, qu'il me jette la première pierre ou se taise :)
Depuis que je suis les conseils de Thierry Casasnovas, je n'ai plus besoin de prendre de compléments alimentaires, je n'ai plus de carence, j'ai regrossi.
Prouvez-moi que ses conseils sont erronés avant de salir son nom comme vous le faites.
La réponse à ce type de raisonnement est très simple : « vous avez tort ». Pourquoi n’est-il pas nécessaire de justifier davantage sa position ? Car, « ce qui est affirmé sans preuve, peut être rejeté sans preuve ». Il s’agit du principe de la théière de Russel : la charge de la preuve échoit à celui qui affirme quelque chose. Sinon, n’importe quel fait invérifiable devrait être considéré par principe vrai. Dans cette perspective, il est tout à fait censé de croire en l’existence d’une théière en orbite autour du système solaire.
Il existe beaucoup d’autres méthodes pour biaiser un débat, utilisées sciemment ou inconsciemment au quotidien et dans les commentaires de ce blog. Certains des extraits présentés dans cette série d'articles y ont d’ailleurs recours (appel à l’ignorance, à la tradition…). Il est aussi possible de combiner simultanément plusieurs sophismes.
De cet état des lieux, j’espère que les lecteurs du blog retiendront quelques conseils. Les commentaires continueront de rester un espace libre, avec l’espérance qu’un débat de qualité y émergera.