Vaccins dangereux : une intoxication virale
La pétition du professeur Henri Joyeux : « vaccin obligatoire : les Français piégés par la loi et les laboratoires ! », mise en ligne courant mai a beaucoup circulé sur internet et dans les médias, forçant la Ministre de la Santé à prendre position publiquement à ce sujet.
Cette pétition, s’appuie sur une vidéo du médiatique cancérologue narrant un « cauchemar absurde », qui serait devenu réalité pour des « centaines de milliers de parents en France ». Ces derniers seraient contraints de faire vacciner leurs enfants avec des produits « neurotoxiques » et « peut-être cancérogènes », pouvant entraîner « myofasciite à macrophages », Alzheimer, Parkinson, etc. Présenté ainsi, il n’est pas étonnant que cette action connaisse un succès viral considérable et que la pétition ait recueillie, depuis fin mai, plus de 650 000 signatures.
Campagne de désinformation
Pour sa démonstration, le professeur Joyeux s’appuie sur un fait avéré : des ruptures d’approvisionnement de certains vaccins (tétravalent et pentavalents : DT-Polio plus une ou deux autres maladies) forçant les parents à se tourner vers d’autres solutions pour la vaccination obligatoire diphtérie-tétanos-polio.
Mais, ensuite il avance des arguments spécieux, qui ont été démontés par de nombreux experts et journalistes, voir notamment les articles de Rue89 et L’Express. Selon le professeur Joyeux, seul un vaccin hexavalent (couvrant six maladies) serait proposé et imposé pour un coût supérieur à 40 €. Or, les laboratoires ont mis en place, notamment, le kit DTVax+imovax polio gratuit pour les parents souhaitant se limiter les vaccinations obligatoires (diphtérie-tétanos-polio).
Par ailleurs à propos du vaccin hexavalent, le professeur Joyeux accuse l'aluminium, un additif, de provoquer une maladie rare « la myofasciite à macrophages » (MFM). Or, selon l’OMS, « rien ne laisse présumer que la MFM est une maladie spécifique, c'est-à-dire liée à cette substance ». Le cancérologue prétend également que le vaccin hexavalent n’a pas été testé sur une durée suffisante. Pourtant « comme les autres vaccins, il a été testé pendant des années et il est utilisé depuis au moins 15 ans dans tous les pays d'Europe », explique le professeur Daniel Floret (président du Comité technique des vaccinations (CTV) au sein du Haut conseil de la santé publique).
En agissant de la sorte, le souriant professeur Joyeux met encore plus d’huile sur le feu des relations des Français avec leur système de santé, après des crises encore présentes dans tous les esprits, telles que le sang contaminé, l’affaire du Médiator, les prothèses PIP etc. En adoptant cette posture de pseudo lanceur d’alerte à propos des vaccins, il rend la tâche de l’ensemble des médecins, pharmaciens, infirmiers… plus délicate.
Au-delà, il fait peser un réel risque de santé publique, puisque, en cas de non-vaccination DT-Polio, « la résurgence des maladies prévenues » entraînerait « façon certaine, une morbidité très supérieure à celle, hypothétique, des maladies auto-immunes ou neurologiques imputées à la vaccination », selon un groupe de travail de l’Académie de médecine.
Cela n’empêche pas le professeur Joyeux de dire qu’il préfère, aux vaccins, pour ce qui le concerne de manière générale, « l’ENERGIE VITALE que (lui) procurent les amis des abeilles qui mélangent miel + propolis + gelée royale + ginseng + papaye + acérola » !!!
Pourquoi le Professeur Joyeux agit-il à l’encontre de la santé publique ?
Ce cancérologue montpelliérain ne se contente pas d’exercer son art auprès de patients dans un hôpital ou un cabinet. Médiatique et politique, il réalise des conférences, notamment pour l'Institut pour la protection de la santé naturelle (une association belge, qui promeut et protège « les médecines naturelles et complémentaires »), publie fréquemment des livres, s’exprime à la télévision, anime un site et diverses initiatives en ligne, etc. De plus, il a été un président controversé de l’Association des Familles de France, élu conseiller municipal et membre du Conseil social environnemental.
Dans le cadre de ces activités médiatiques, commerciales et politiques, il s’exprime sur divers sujets : prévention des "maladies de civilisation" (bienfaits des hormones naturelles, des hormones du corps, intolérance au lait, au gluten, électrosensibilité) médecine du futur, vaccins, mais aussi amour et sexualité.
En faveur de la « santé naturelle », il a une vision très réactionnaire de notre société et surement également du progrès. A part renforcer les positions des anti-vaccins, il s’est notamment prononcé contre la pilule, l’avortement, le Mariage pour tous et livre un combat à l’encontre de la fameuse « théorie du genre ».
Opposant du système de santé, de l’éducation nationale et à d’autres institutions républicaines, Henri Joyeux, sous le vernis d’un professeur honorable, utilise donc tous les moyens médiatiques pour intoxiquer les Français afin de faire avancer ses positions politiques rétrogrades.