L’électrosensibilité : un mal-être instrumentalisé par des intoxicateurs
Syndrome neurologique, cancer, catastrophe sanitaire ou même génocide ! Les maux attribués aux ondes par certaines associations et militants n’ont aucune limite. Résultat de ces actions, des personnes fragiles se détournent de la recherche des causes réelles d’un mal-être physique ou psychologique.
L’électrosensibilité : un mal-être non expliqué
L’électrosensibilité, mal insidieux et d’origine invisible, a fait son entrée dans le Larousse 2016 grâce à l’activisme de militants. Il s’agit « d’un ensemble de troubles physiques dus, selon la description des personnes atteintes, à une sensibilité excessive aux ondes et aux champs électromagnétiques ambiants ».
Cette définition vague consacre un terme sociétal, mais ne renseigne en rien sur une approche objective ou scientifique de l’origine des « troubles physiques ». De fait, la médecine n’apporte pas de réponse à la question les ondes électromagnétiques présentent-elles un danger pour la santé humaine ? Pour l’Académie de médecine, « l’existence d’un lien entre les troubles évoqués par ces personnes et une exposition aux champs électromagnétiques n’a jamais été scientifiquement démontrée ». Cela est également la position des autorités de santé internationales et européennes. Quelques recherches isolées ont établi un tel lien, mais elles sont contestées, dans leur méthode et leur exploitation, par la communauté scientifique.
Néanmoins, les personnes se déclarant électrosensibles souffrent réellement de problèmes dermatologiques, de maux de tête ou de fatigue, lorsqu’elles sentent des ondes électromagnétiques autour d’elles. Il ne faut pas les laisser sans réponse. Pour cela, des recherches complémentaires sont entreprises, notamment concernant la possibilité de troubles psycho-pathologiques.
A côté de cela, des associations et militants exploitent l’absence de réponse de la science à leur profit et sans vergogne, au détriment de personnes souffrant d’électrosensibilité. Passons-en revue, la typologie baroque des principaux opposants aux ondes.
Les associations de la peur des ondes
Next-up diffuse des documents, des images et des vidéos, toujours sur un ton catastrophiste. Pas besoin de tout lire ou écouter, vous comprenez immédiatement que tout antenne téléphone, wi-fi ou compteur électrique sont l’œuvre d’un dangereux complot industrialo-étatiste, qui vous veux du mal. Orange, SFR, EDF, ERDF, France Télévision … leurs actions sont scrutées et exploitées dans le sens unique du combat de Next-up : la « Défense de l’Environnement Naturel, notamment contre les Champs ÉlectroMagnétiques, de toute nature et de toute origine ».
Il faut savoir que ces champs « sont partout présents dans notre environnement », et certains sont d’origine naturelle, par exemple le champ magnétique terrestre ou les orages !
Très peu d’informations sont disponibles sur les dirigeants et animateurs de cette association de Cassandres. Ils répandent la peur, sans montrer ni leur expertise, ni leur légitimité à parler sur le sujet. Par contre, sans aucun scrupule, ni aucune pudeur, Next-up n’hésite pas à mettre en scène et exhiber des électrosensibles, comme des animaux de foires, pour servir sa cause (voir photo ci-contre).
Suivant les mêmes objectifs et arguments que Next-Up, Robin des Toits n’utilise cependant pas les mêmes méthodes de communication. Elle est moins extravagante et communique au grand jour, notamment avec les interventions de son médiatique porte-parole Etienne Cendrier (artiste-peintre). De plus, l’association a, un temps, participé à des concertations au sujet des ondes avec la Mairie de Paris ou lors du Grenelle des Ondes, en 2009. Désormais, elle envoie régulièrement des lettres ouvertes aux ministres, entreprend des actions en justice, ou interpelle la presse.
Dans ce cadre, elle n’hésite pas à tordre la réalité au profit de sa cause, comme l’a montré la désinformation d’une décision de justice, l’été dernier. Les journalistes étaient alors tombés dans le piège tendu par les Robin des Toits.
Next-Up et Robin des Toits se battent donc pour une « cause » dont ils se servent, mais qu’ils ne servent pas. Ils n’apportent aucune aide à la recherche de réponses rationnelles aux cas d’électrosensibilité. Parfois, ils profitent même financièrement de cela, en vendant des prestations de mesures des ondes.
Ainsi, ils contribuent à accentuer le mal-être des personnes se disant sensibles aux ondes, en pointant en permanence de nouvelles sources d’inquiétudes, pour la plupart fantasmées. D’autres intoxicateurs abusent de ces personnes de manière encore plus ouverte, à travers de véritables business de « santé ».